Histoire du Bienheureux Simon Stock

Cette huile sur toile de Gianbattista Tiepolo représentant l'apparition de Notre Dame du Mont Carmel à Simon Stock, est visible à la Scuola Grande dei Carmini de Venise. Pour en savoir plus sur la scuola Grande dei Carmini et Venise.


Vie du Bienheureux Simon Stock

Simon Stock naquit en 1164 dans une riche et noble famille du Kent (Angleterre). Sa mère le consacra à sa naissance à la Vierge Marie et il suffisait de lui présenter son image pour faire cesser ses cris et ses pleurs.

La salle du chapitre de la Scuola Grande dei Carmini

 

A l’âge de 12 ans il se retira dans une forêt, vivant dans le creux d’un arbre si étroit qu’il ne pouvait s’y étendre, se nourrissant d’herbes et de fruits sauvages. Il mortifiait ses chairs, se vêtant de ronces et de chardons, se flagellant avec des branches épineuses. Il passa ainsi 20 ans réconforté par la vue de la Vierge Marie et de ses anges qui l’encourageaient à mener cette vie de renoncement et d’ascèse. Puis après ces années il alla prêcher dans toute l’Angleterre avant de rejoindre en 1212 un groupe de moines de l’Ordre du Carmel,  fondé en 1185 par Saint Berthold (1115 – 1195) en Terre Sainte. Ils ne purent créer les monastères envisagés, car le Roi Jean, dit Jean Sans Terre (1166 – 1216), était excommunié par le Pape Innocent III (1161 – 1216), et l’Interdit était jeté sur le Royaume.

Simon Stock rejoint alors le Mont Carmel, la montagne où vécut le Prophète Elie, encore habité, malgré les incursions de Saladin (1138 – 1193),  par quelques ermites. En 1215, nommé vicaire général des Carmes, il rejoint Rome pour s’atteler à la tâche de réformer l’Ordre et de le faire reconnaître par la Papauté. En 1222 le Pape Honorius III (1150 – 1227) reconnaît cet Ordre qui suit la Règle de Saint Albert de Jérusalem ( 1150 – 1214) et en 1247 le Pape Innocent IV ( 1195 – 1254) modifie leur Statut et en fait un Ordre Mendiant à l’imitation des Franciscains et des Dominicains.

Le Bienheureux Simon Stock recevant le scapulaire

 

Alors que Simon Stock restait très inquiet de la situation de l’Ordre, la Vierge du Carmel lui apparut à Cambridge (Angleterre) le 16 juillet 1251, lui tendant un scapulaire et lui promettant qu’il serait le Signe du Privilège qu’Elle avait obtenu pour les Frères du Carmel, et qu’en le portant ils seraient sauvés des feux de l’Enfer. Il s’agit ici d’un scapulaire monastique composé d’une grande bande de tissu porté à l’avant et à l’arrière, devenu une partie de la tenue vestimentaire de beaucoup d’ordres monastiques. Ce scapulaire est de couleur marron pour les Carmes.

Simon Stock recevant le scapulaire

 

Cependant l’iconographie représente le plus souvent la Vierge remettant au Bienheureux un scapulaire de dévotion. Celui-ci est composé de deux carrés d’étoffe, porté sur la poitrine et le dos par des laïques désireux de se rapprocher au plus près de l’Eglise ou d’un Ordre Monastique. Il ne se diffusera vraiment qu’à partir du XVème siècle et certaines Indulgences étaient ainsi attachées au port de ce sacramental, tel le fait que la Vierge Marie viendrait personnellement délivrer leurs âmes du purgatoire le samedi suivant leur mort. Ce Privilège, dit Sabatin (du mot samedi), fut édité par le Pape Jean II (1244 – 1334).

En 1245 Simon Stock est élu Général des Carmes et obtint que son Ordre soit placé sous la protection spéciale du Saint Siège. Pendant tout son Généralat il étendit son Ordre en Europe et spécialement en Angleterre. Plusieurs miracles lui sont attribués pendant cette période.

Lors d’une inspection de ses monastères, il s’arrêta à Bordeaux et y mourut quelques mois après son arrivée le 16 mai 1265.

Ses reliques furent d’abord conservées au couvent des Carmes de Bordeaux, puis après la Révolution, déposées dans la cathédrale.

Il a été béatifié par l’Eglise mais, considéré comme un Saint par la communauté des Carmes, il est fêté selon les pays le 16 mai ou le 16 juillet. Il est le Patron des Carmes Déchaux d’Angleterre.

L’oeuvre

Les scuole vénitiennes étaient des confréries de pieux laïques dont l’activité était centrée sur des œuvres de charité. Les membres de la scuola dei Carmini, fondée en 1594, portaient une dévotion particulière à la Vierge du Carmel dont ils portaient le scapulaire. Lorsqu’ils chargèrent Gianbattista Tiepolo de décorer la salle du Chapitre, le thème retenu fut la remise du scapulaire à Simon Stock par la Vierge du Carmel. Le peintre recouvrit ainsi tout le plafond d’une toile monumentale, encadrée par des panneaux plus petits, séparés les uns des autres par du bois et du stuc sculptés.

La Vierge remettant à Simon Stock le scapulaire

 

Le Bienheureux prosterné, presque écroulé, n’ose regarder la Vierge qui vient de lui apparaître dans un tournoiement très baroque d’anges et dont l’un lui tend le scapulaire de dévotion qui fit le succès et la fortune de l’Ordre des Carmes. La Vierge tient son fils dans ses bras, et celui-ci lui indique le Bienheureux mais, malgré la beauté de son visage, elle semble bien indifférente et même presque boudeuse.

Au haut de la toile le prophète Elie, qui vécut sur le Mont Carmel, observe la scène avec bienveillance. Dans le bas du tableau des tombes ouvertes et des personnages dans la noirceur des enfers évoquent les indulgences octroyées aux fidèles portant ce scapulaire.

La noirceur des enfers

 

En savoir plus sur l'artiste

Gianbattista Tiepolo est né à Venise en 1696. Après sa formation dans des ateliers locaux il est admis en 1717 dans la Guilde des Peintres de la Sérénissime. En 1719 il épouse Cécilia Guardi, sœur de peintres, dont il aura 10 enfants et deux de ses trois garçons deviendront ses assistants. S’il est un excellent fresquiste maître des scènes de genre appréciées à l’époque, sollicité non seulement à Venise, mais dans toute l’Europe, son talent explose dans ses toiles d’inspiration très baroque. Il est appelé en 1761 par le roi d’Espagne Charles III (1716 – 1788) pour  décorer le Palais Royal de Madrid et y meurt en 1770. Son fils Giandomenico regagnera Venise, tandis que son frère Lorenzo restera en Espagne.

La Vierge et l'enfant détail de l'oeuvre de Tiepolo

 

 

Oeuvres chrétiennes

Les symboles des évangélistes

Marie Madeleine

Sainte Elisabeth du Portugal

Le couronnement de la Vierge

Les deux Saints Chevaliers

L'extase de Sainte Thérèse d'Avila

L'ivresse de Noé

Le fruit défendu d'Adam et Eve

Saint Barthélemy

Saint Nicolas

L'arbre de Jessé

Le jugement de Salomon

Le martyre de Saint Pierre

Mise au tombeau du Christ

La communion de Sainte Lucie

Le voile de Sainte Véronique

Le martyre de Sainte Ursule

Le sacrifice d'Abraham

Saint Etienne

Décollation de Saint Jean Baptiste

L'adoration des Rois Mages

La fuite en Egypte

Judith et Holopherne

Le massacre des Saints Innocents

Samson et Dalila

Saintes Juste et Rufine

L'Annonciation

La présentation de Jésus au Temple

Saint Alexis de Rome

Saint Jérôme et le lion

Saint Martin de Tours

Saint Côme et Damien

Les cornes de Moïse

Jonas

Le martyre de Saint André

La création d'Adam et Eve

Le supplice de Saint Jean l'Evangéliste

Le Christ dans les Limbes

Le Bienheureux Agostino Novello

Saint Louis d'Anjou

Sainte Catherine d'Alexandrie

Saint Wendelin

Sainte Agathe

Saint Thomas

Sainte Odile

Sainte Marguerite

Saint Laurent

Le Bienheureux Simon Stock

Sainte Apolline

La Dormition de la Vierge

Sainte Engracia

Saint Fridolin

Sainte Thècle

Saint Sébastien

Sainte Wilgeforte

Santa Reparata

Suzanne et les Vieillards

David et Goliath

Jaël et Sisara

Sainte Catherine de Sienne

Sainte Jeanne du Portugal

Loth et ses filles

Saint Onuphre

 

Oeuvres Mythologiques

Laocoon

Une Niobide mourante

Le suicide du Galate

Persée et Méduse

Le taureau Farnèse

Cassandre

Ulysse et les Sirènes

La naissance de Vénus

Hermaphrodite

Zeus et Ganymède

Le mythe de Flora

Les Dioscures

La sibylle de Cumes

Actéon et Diane

Ariane abandonnée

Ulysse et Nausicaa

Hermès

Harpocrate

Niké

Dédale et Icare

Leda et le Cygne

Hercule et Déjanire

L'Enlèvement d'Europe

Pénélope

Chiron et Achille

Adonis mourant

Hercule libérant Prométhée

L'enlèvement des Sabines

Le sacrifice d'Iphigénie

Les Trois Grâces

 

Autres oeuvres

Rinaldo et Armida

Le Départ de Briséis

Le Suicide de Lucrèce

Amour et Psyché

Alatiel

Les amants de Teruel

Mazeppa

L'enlèvement de Polyxène

Porcia